Antarctic Ice Marathon 2014

J’ai pris en part en novembre 2014 au marathon du pôle Sud : l’Antarctic Ice Marathon, développé par Richard Donovan.

En plus de la fatigue du long voyage (26h de trajet : Saint-Pierre-des-Corps – Sao Paulo – Santiago du Chili – Punta Arenas, puis encore 4h30 de trajet jusqu’en Antarctique), j’ai dû composer avec mes restrictions alimentaires : sur les courses que j’effectue, je ne mange ni ne bois. La sclérose en plaques dont je suis atteint m’empêche de pouvoir gérer comme tout le monde mes besoins naturels. En outre, les toilettes des avions sont très peu praticables pour moi.


Pour moi, manger peu, c’est marcher mieux !

Ainsi, deux jours avant le départ, j’ai commencé à réduire mon alimentation. Du départ de l’avion à la course, j’ai tenu sur des graines, un bon par-ci par-là, pour le sucre.
Seul écart que je m’autorisais : à l’hôtel, à Punta Arenas, avant le départ pour l’Antarctique, je buvais de verres de chocolat chaud le matin.

Comme nous devions attendre une fenêtre météo favorable pour nous rendre sur le glacier Union en avion, j’en ai profité pour continuer mon entraînement. Avant le départ, tout notre équipement a été vérifié par la société ALE, en charge de la logistique : nous nous rendions sur une base scientifique et nous ne pouvions nous permettre aucune erreur.

Le camp est composé de tunnels de métal peints et bleu où sont abrités le réfectoire, la salle de repos, la salle de réunion, de containers bleus où se trouvent toilettes et douches, et de la vingtaine de tentes des concurrents.

Sur place, j’ai dû convaincre des médecins réticents : ils ne s’attendaient pas à voir une personne à mobilité réduite participer au marathon. Je leur ai expliqué mon appareillage (un étui pénien branché sur une poche) pour éviter l’inconfort urinaire, mon principe de restriction alimentaire… Autant dire qu’ils sont restés sceptiques !

Quel athlète refuserait de s’alimenter avant une course exténuante ?


Par -40°C, il vaut mieux être bien couvert !

Malgré leurs doutes, j’ai pu prendre le départ. En plein blizzard, entre -25°C et -40°C, j’ai commencé à marcher. Au total, j’ai effectué 21 km, prouvant que même un homme handicapé par une maladie peut trouver la force de surmonter les difficultés.

Je voudrais enfin rendre hommage à Mike King, qui fut le talentueux photographe de ces épreuves difficiles. Il était un artiste doué et reconnu. Sa disparition prématurée est une grande perte pour le monde de la photographie sportive, et pour moi également, qui avais pris plaisir à sa compagnie.

Son absence laissera un grand vide lors des prochaines courses.